Dénomination des sols
Au cours du vingtième siècle, plus de cinquante systèmes de classement de sols ont vu le jour ! Ils diffèrent les uns des autres notamment par le niveau de précision qu’ils intègrent, les découpages internes qu’ils prennent en compte. Rassurez-vous, nous n’allons pas toutes les détailler ici mais présenter celles qui, au niveau national et international, ont été ou sont encore très utilisées.
Les premières classifications de sols, sous l’influence de l’école russe, groupaient les sols selon l’importance du climat et de la végétation dans leur formation. Puis, avec l’amélioration des connaissances en physique et chimie du sol, les caractérisations se sont affinées.
La première classification française formalisée par la Commission de pédologie et de cartographie des sols en 1967 prend le nom de CPCS. Elle intègre comme critères de classification des sols les mécanismes et processus affectant les sols. Dans les années 90, la CPCS est progressivement remplacée, en France, par le Référentiel Pédologique de l’INRA qui privilégie les propriétés fonctionnelles du sol. Ce référentiel, dont la dernière version date de 2008, définit des références de sols selon leur morphologie, leurs propriétés de comportement et de fonctionnement, et selon leurs processus de formation. Il propose plus de 70 horizons de référence dont les successions définissent 110 références de sols.
En même temps que la France constituait la CPCS, les Etats-Unis ont créé leur propre classification basée sur des critères observables et mesurables au niveau des horizons. Ils ont ainsi, dès 1960, défini des horizons diagnostics. Devant la complexité du vocabulaire employé et la difficulté de relier les observations de terrain aux horizons diagnostics, il a fallu en faciliter l’utilisation. C’est ainsi que la Soil taxonomy est parue en 1975. Cette classification hiérarchisée décrit de façon détaillée la vingtaine d’horizons diagnostics.
Au niveau mondial, la classification de la FAO s’est imposée lors de l’élaboration de la carte mondiale des sols au 1/5 000 000 de 1975. Elle définit 26 unités principales (qui sont ensuite subdivisées) présentées selon un degré croissant d’altération et d’évolution. Cette classification a été remaniée et a donné naissance au référentiel WRB (World Reference Base for Soil Resources) qui a été officiellement adopté par l’union internationale de science des sols en 1998.
Des correspondances plus ou moins approximatives existent entre ces différentes classifications.
Un exemple de dénomination d’un sol breton selon les classifications et référentiels
L’utilisation de ces classifications nécessite un minimum de connaissance en pédologie et ne sont donc pas accessibles à tous les publics. Il reste tout à fait possible de s’en affranchir mais elles ont l’avantage d’harmoniser les informations.
EN SAVOIR PLUS : Legros, 2007. Les grands sols de monde, chapitre 4, classifications et références p.139-177 |