La texture

CARACTERISATION « TERRAIN »

Les trois éléments principaux qui constituent la partie minérale de la terre fine d’un sol sont les argiles, les limons et les sables. Ils sont en proportions variables dans les sols ce qui leurs confèrent des propriétés différentes.


Taille des particulesCes éléments se différencient par leur taille :

• les argiles regroupent les particules du sol qui ont une dimension inférieure à 2 micromètres,

• les limons regroupent l’ensemble des particules de dimensions comprises entre 2 et 50 micromètres,
• les sables comprennent les particules de dimensions comprises entre 50 micromètres et 2 millimètres.

La texture d’un horizon de sol est une « appréciation globale des propriétés mécaniques [du sol] […] grâce à des sensations tactiles [1] ». Cela revient à quantifier les proportions de chacun de ces éléments. Pétrissage d'un échantillon de solConcrètement,  il s’agit de pétrir un échantillon humide de sol entre l’index, le majeur et le pouce et de distinguer les grandes caractéristiques de la terre fine de l’échantillon (on ne prend pas en compte les éléments grossiers, de plus de 2mm). On apprend ainsi à reconnaître le toucher doux du limon, le crissement du sable et le collant de l’argile et à formuler ce que l’on ressent. Lorsqu’un sol est très argileux, on éprouve les mêmes sensations que lorsque l’on pétrit de l’argile de potier. On peut dans ce cas former très facilement un anneau qui se referme, alors que c’est totalement impossible à réaliser avec des sols limoneux ou sableux qui ne se « tiennent » pas.

L’utilisation de sens complémentaires au sens tactile, tels que la vue ou l’ouïe, nous aide à déterminer la texture. La position du sol que l’on étudie dans le paysage, la structure et l’aspect des carottes de sol que l’on remonte avec la tarière, le crissement des outils lors de l’extraction de l’échantillon sont autant d’indices qui peuvent nous orienter vers une classe texturale plutôt qu’une autre. L’état d’humidité du sol, la teneur en matière organique, le pourcentage d’éléments grossiers sont des facteurs qui peuvent « fausser » l’appréciation de la texture. Ainsi, un sol riche en matière organique aura un toucher doux comparable au « toucher limoneux » alors qu’il ne présente pas nécessairement un fort pourcentage de limon.

Cette méthode peut paraître assez subjective, chacun ayant une sensibilité différente. Pour parvenir à apprécier de manière fiable la texture, il apparait donc nécessaire de s’étalonner sur des échantillons dont on connaît, grâce à des analyses en laboratoire, les proportions de ces différents éléments. Une personne expérimentée peut, sans analyse en laboratoire, et donc à peu de frais, estimer de manière assez fine la composition granulométrique du sol.

On attribue ensuite à chaque matériau que l’on « teste » le nom d’une classe texturale qui est prédéfinie à l’avance dans un triangle de texture. Ce dernier est une traduction des pourcentages d’argiles, de limons et de sables en grandes classes de texture. Plusieurs triangles de ce type sont connus. En effet, des adaptations au niveau des limites des classes texturales ont été réalisées dans certains contextes pédologiques. Nous utilisons en Bretagne essentiellement les triangles des textures du GEPPA et de l’Aisne.

INTERPRETATIONS AGRONOMIQUES

La texture influence le comportement d’un sol. En effet, les propriétés mécaniques d’un horizon sont conditionnées pour partie par sa texture. Idéalement, un sol présente des proportions équilibrées entre les trois catégories d’éléments. Un sol argileux, souvent qualifié de « lourd » ou « collant », est difficile à travailler. Un sol limoneux, léger, requiert moins de puissance de travail mais devient plastique à l’état humide et possède une stabilité structurale beaucoup plus faible. Les interventions doivent donc s’effectuer sur un sol convenablement ressuyé sous peine de le compacter fortement. L’apport d’amendements organiques et minéraux et la réduction de la profondeur de travail du sol peuvent améliorer la stabilité de ces sols. De plus, la formation d’une croute de battance est  fréquente à la surface des sols limoneux, limitant fortement les échanges à la surface du sol et conduisant à une imperméabilisation. La couverture hivernale des sols et/ou un travail de surface grossier sont des réponses apportées pour améliorer l’état de surface des sols limoneux.
La texture d’un sol a également des conséquences sur la circulation de l’eau dans le sol et les risques éventuels d’asphyxie, des horizons argileux pouvant constituer de véritables planchers imperméables, et sur la quantité d’eau disponible dans le « réservoir » sol pour la végétation. En effet, un sol sableux est très filtrant et ne retient pas l’eau contrairement à un sol limono-argileux.


[1] BAIZE D., 2004. Petit lexique de pédologie, INRA Editions.


A TELECHARGER : Comment utiliser un triangle des textures GEPPA?

 

EN SAVOIR PLUS : Article scientifique de la revue Etude et Gestion des Sols relatif aux triangles des textures

 

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